Nul ne peut créer un éléphant sur le domaine public

Publié le : 18/09/2024 18 septembre sept. 09 2024

Le tribunal administratif de Rennes condamne à une amende de 500 € un homme ayant été surpris en train de sculpter la roche d'une plage du Finistère pour y graver un éléphant.Le 5 septembre 2023, entre les plages du Trez-Hir et de Sainte Anne sur la commune de Plougonvelin, un homme a été surpris en train de sculpter la roche à l'aide d'un burin et d'outils pour graver un éléphant. Un procès-verbal de contravention de grande voirie a été dressé.Le préfet du Finistère a demandé au tribunal administratif de Rennes de condamner l'intéressé au paiement d'une amende au titre de dommages effectués sur le domaine public en raison du taillage d'un rocher et, au titre de l'action domaniale, de l'enjoindre de remettre en état le domaine public.
Dans un jugement rendu le 15 juillet 2024 (n° 2400188), le tribunal administratif de Rennes rappelle qu'aux termes de l'article L. 2122-1 du code général de la propriété des personnes publiques (CG3P), "nul ne peut, sans disposer d'un titre l'y habilitant, occuper une dépendance du domaine public d'une personne publique mentionnée à l'article L. 1 ou l'utiliser dans des limites dépassant le droit d'usage qui appartient à tous." Il ajoute qu'aux termes de l'article L. 2132-3 du même code, "nul ne peut bâtir sur le domaine public maritime ou y réaliser quelque aménagement ou quelque ouvrage que ce soit sous peine de leur démolition, de confiscation des matériaux et d'amende."Le juge estime qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, d'infliger au graveur une amende de 500 € au titre de l'infraction commise.
Le TA rejette cependant les conclusions du préfet s'agissant de l'action domaniale instituée par l'article L. 2132-3 du CG3P : la dégradation apportée au domaine public maritime est irréversible et une remise en état s'avère matériellement impossible.

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