Médicaments défectueux : les présomptions suffisent à la preuve du dommage
Publié le :
08/08/2019
08
août
août
08
2019
La preuve d’une exposition in utero au diéthylstilbestrol et de l’imputabilité du dommage peut être apportée par tout moyen. En cas d’incertitude sur l’exposition comme cause exclusive du dommage, les présomptions graves, précises et concordantes suffisent.
Soutenant avoir été exposée in utero au diéthylstilbestrol (DES), une justiciable a assigné en responsabilité et indemnisation la société productrice du médicament.
La cour d’appel de Versailles a rejeté les demandes de la requérante le 23 novembre 2017.Elle a estimé que, selon les articles 1240 et 1353 code civil, les éléments apportés par la présumée victime ne suffisaient pas à constituer une preuve de l’exposition et de l’imputabilité du dommage. Avaient été, en l’espèce, présentés une ordonnance non-nominative prescrivant du Distilbène présentée comme se rapportant à une grossesse de la mère de la requérante ainsi qu’une attestation rédigée par une personne très proche de la victime quelques mois avant l'assignation au fond. La cour a jugé que ces documents constituaient un commencement de preuve et pouvaient constituer des présomptions graves, précises et concordantes mais devaient être corroborés par d’autres indices. Elle a précisé que pour que ces indices remplissent ce rôle probant, les pathologies présentées ne devaient avoir aucune autre cause possible que l'exposition in utero au DES.
La Cour de cassation casse l’arrêt le 19 juin 2019. Elle affirme que s’il n'est pas établi que le DES est la seule cause possible des pathologies présentées, la preuve d'une exposition in utero à cette molécule puis celle de l'imputabilité du dommage à cette exposition peuvent être apportées par tout moyen. Elle juge que les éléments apportés constituaient des présomptions graves, précises et concordantes et les considèrent suffisantes à la preuve.
- Cour de cassation, 1ère chambre civile, 19 juin 2019 (pourvoi n° 18-10.380 - ECLI:FR:CCASS:2019:C100588), Mme B. et Mme R. c/ sociétés UCB Pharma et Glaxosmithkline santé grand public - cassation de cour d’appel de Versailles, 23 novembre 2017 (renvoi devant la cour d’appel de Paris) - https://www.legifrance.gouv.fr/affich...- Code civil, article 1240 - https://www.legifrance.gouv.fr/affich...- Code civil, article 1353 - https://www.legifrance.gouv.fr/affich...
Historique
-
Revitalisation des centres-villes : dépôt à l'AN
Publié le : 13/08/2019 13 août août 08 2019Droit publicUne proposition de loi visant à revitaliser les centres-villes a été déposée à l'Assemblée nationale. Dans la lignée du plan national Action cœur...
-
Adaptation des contraintes réglementaires de la politique d’urbanisme en milieu rural : ...
Publié le : 12/08/2019 12 août août 08 2019Droit publicDépôt à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi visant à adapter les contraintes réglementaires de la politique d’urbanisme en milieu rural....
-
Pas de yourtes dans le désert des Agriates
Publié le : 09/08/2019 09 août août 08 2019Droit publicC'est à bon droit que le préfet de la Haute-Corse s'est opposé à la déclaration préalable déposée en vue de l'installation de cinq yourtes dans le...
-
CEDH : obligation de l’Etat de protéger la vie de la famille contre la violence du père
Publié le : 08/08/2019 08 août août 08 2019Droit civil (03)Les autorités internes sont en droit de considérer qu’une mesure autre que l’ordonnance d’interdiction qui a été prise contre le père, comme un pla...
-
Médicaments défectueux : les présomptions suffisent à la preuve du dommage
Publié le : 08/08/2019 08 août août 08 2019Droit civil (03)La preuve d’une exposition in utero au diéthylstilbestrol et de l’imputabilité du dommage peut être apportée par tout moyen. En cas d’incertitude s...