Précision sur la preuve de la continuité de l'affichage d'un permis de construire
Publié le :
27/03/2020
27
mars
mars
03
2020
Le juge doit apprécier la continuité de l'affichage d'un permis de construire en examinant l'ensemble des pièces qui figurent au dossier qui lui est soumis. Le demandeur doit apporter des éléments de nature à mettre en doute la continuité de l'affichage.
Un habitant d'une commune en obtient un permis de construire le 6 mai 2014. Celui-ci a pour objet de régulariser des travaux de construction d'une villa individuelle. Le voisin du projet a demandé au tribunal administratif d'annuler pour excès de pouvoir l'arrêté de délivrance du permis de construire délivré par le maire de la commune.
Le tribunal administratif de Nice, dans un jugement rendu le 22 mars 2018, a décidé d'annuler l'arrêté du 6 mai 2014. Le tribunal administratif a notamment considéré que la requête était acceptable en termes de délai de prescription. Celle-ci avait effectivement été formulée le 29 août 2014, alors que le délai de contestation prévu en la matière par l'article R. 600-2 du code de l'urbanisme n'est que de deux mois. Néanmoins, le défendeur n'avait pas été en mesure de prouver l'affichage continu du permis de construire litigieux. Or ce délai court "à compter du premier jour d'une période continue de deux mois d'affichage sur le terrain".La commune et le défendeur ont tous les deux formé un pourvoi devant le Conseil d'Etat.
Le Conseil d'Etat, dans un arrêt rendu le 19 décembre 2019, décide d'annuler le jugement de première instance.En effet, selon lui, "le juge doit apprécier la continuité de l'affichage en examinant l'ensemble des pièces qui figurent au dossier qui lui est soumis". En outre, le tribunal avait décidé d'attribuer la charge de la preuve de la continuité de l'affichage au défendeur.Or en l'espèce, celui-ci n'avait apporté aucun "élément de nature à mettre en doute qu'il avait été maintenu pendant une période continue de deux mois".Le Conseil d'Etat annule donc le jugement de première instance et décide de renvoyer les parties devant le tribunal administratif de Nice.
- Conseil d’Etat, 1ère chambre, 19 décembre 2019 (requête n° 421042 - ECLI:FR:CECHS:2019:421042.20191219) - https://www.legifrance.gouv.fr/affich...
- Code de l'urbanisme, article R. 600-2 - https://www.legifrance.gouv.fr/affich...
Historique
-
Précision sur la preuve de la continuité de l'affichage d'un permis de construire
Publié le : 27/03/2020 27 mars mars 03 2020Droit publicLe juge doit apprécier la continuité de l'affichage d'un permis de construire en examinant l'ensemble des pièces qui figurent au dossier qui lui est soumis. Le demandeur doit ap...
-
Loi organique d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19 : conforme à la Constitution
Publié le : 27/03/2020 27 mars mars 03 2020Droit publicLe Conseil constitutionnel déclare conforme à la Constitution la loi organique d'urgence qui suspend les délais de jugement des QPC jusqu'au 30 juin 2020. Le Conseil constituti...
-
Marchés publics : que faire en situation de crise sanitaire ?
Publié le : 26/03/2020 26 mars mars 03 2020Droit publicDans le contexte de crise liée à l'épidémie de covid-19, la Daj précise les conditions d’application de la force majeure aux contrats en cours et les conditions de passation en...
-
Application de l'obligation d'entretien d'un terrain non bâti situé à moins de cinquante ...
Publié le : 26/03/2020 26 mars mars 03 2020Droit publicPrécisions sur les conditions d'application de l'article L. 2213-25 du Code général des collectivités territoriales, obligeant le propriétaire d'un terrain non-bâti à moins de 5...
-
Le vendeur peut refuser la purge légale des hypothèques
Publié le : 26/03/2020 26 mars mars 03 2020Droit civil (03)La purge légale des hypothèques est une procédure facultative qui nécessite l'accord du vendeur. Il n'est pas tenu d'y consentir. Deux époux ont consenti une promesse de vente...
-
Notion de logement décent : précision sur la surface habitable et le volume habitable
Publié le : 25/03/2020 25 mars mars 03 2020Droit civil (03)Un logement dont la surface habitable est inférieure à 9 mètres carrés peut être considéré comme décent si son volume habitable est au moins égal à 20 mètres cubes. A la suite...