Pas de harcèlement sexuel mais un jeu de séduction réciproque
Publié le :
22/10/2019
22
octobre
oct.
10
2019
La salariée se plaignant de harcèlement sexuel ayant répondu aux SMS pornographiques de son collègue, sans que l'on sache lequel d'entre eux avait pris l'initiative d'adresser le premier message, et adopté à son égard une attitude très familière de séduction, la qualification de harcèlement sexuel n'est pas retenue, en l'absence de toute pression grave ou de toute situation intimidante.
Un salarié a été licencié pour faute grave pour des faits de harcèlement sexuel.
La cour d'appel de Versailles a dit que le licenciement ne reposait pas sur une faute grave.Pour ce faire, les juges du fond ont constaté que la salariée se plaignant de harcèlement sexuel :- avait répondu aux SMS du salarié, sans que l'on sache lequel d'entre eux avait pris l'initiative d'adresser le premier message ni qu'il soit démontré que ce dernier avait été invité à cesser tout envoi ;- avait adopté sur le lieu de travail à l'égard du salarié une attitude très familière de séduction.
Le 25 septembre 2019, la Cour de cassation considère que la cour d'appel, qui a fait ressortir l'absence de toute pression grave ou de toute situation intimidante, hostile ou offensante à l'encontre de la salariée, en a exactement déduit que l'attitude ambiguë de cette dernière qui avait ainsi volontairement participé à un jeu de séduction réciproque excluait que les faits reprochés au salarié puissent être qualifiés de harcèlement sexuel.
La Haute juridiction judiciaire approuve également la cour d'appel en ce qu'elle a retenu que ces faits se rattachaient à la vie de l'entreprise et pouvaient justifier un licenciement disciplinaire. En effet, le salarié, exerçant les fonctions de responsable d'exploitation d'une entreprise comptant plus de cent personnes, avait, depuis son téléphone professionnel, de manière répétée et pendant deux ans, adressé à une salariée dont il avait fait la connaissance sur son lieu de travail et dont il était le supérieur hiérarchique, des SMS au contenu déplacé et pornographique, adoptant ainsi un comportement lui faisant perdre toute autorité et toute crédibilité dans l'exercice de sa fonction de direction et dès lors incompatible avec ses responsabilités.
- Cour de cassation, chambre sociale, 25 septembre 2019 (pourvoi n° 17-31.171 - ECLI:FR:CCASS:2019:SO01279), M. G. c/ société Transdev Ile-de-France - rejet du pourvoi contre cour d'appel de Versailles, 11 octobre 2017 - https://www.legifrance.gouv.fr/affich...
Voir notre article Le harcèlement au travail : quelle protection ?
Historique
-
Engagement dans la vie locale et proximité de l’action publique : adoption au Sénat
Publié le : 23/10/2019 23 octobre oct. 10 2019Droit publicLe projet de loi relatif à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de l’action publique a été adopté en première lecture par les sénateur...
-
Partage de l’indivision post-communautaire : licitation d’un bien immeuble insaisissable
Publié le : 22/10/2019 22 octobre oct. 10 2019Droit civil (03)Dans le cadre d'une mise en liquidation judiciaire d'un des époux, le juge aux affaires familiale peut, en exécution du jugement de divorce, ordonn...
-
Installation d'éoliennes : dépôt au Sénat
Publié le : 22/10/2019 22 octobre oct. 10 2019Droit publicUne proposition de loi visant à accroître l'information et les prérogatives du maire et des élus municipaux sur l'installation d'éoliennes a été dé...
-
Indemnisation du préjudice né de l’atteinte à la liberté à la suite d'une hospitalisation d'office
Publié le : 22/10/2019 22 octobre oct. 10 2019ActualitésDroit publicLa Cour de cassation revient sur les critères ouvrant indemnisation pour un préjudice né de l’atteinte à la liberté à la suite d'une hospitalisatio...
-
CEDH : procédures respectées concernant un enlèvement international d’enfant
Publié le : 21/10/2019 21 octobre oct. 10 2019Droit civil (03)Dans le cadre d'un ordre de retour d'un enfant auprès de sa mère aux Etats-Unis, les allégations du père ont bien été prises en compte par les juri...